[A/L] Yoann

Futurs camarades bien le bonjour !

Je me plie à la coutume locale. Je n'ai pu partager vos joies le 6 juillet, je le regrette. Mais est-ce votre faute si vous avez un an de retard ?
J'ai donc eu mon bac en 2009, puis j'ai entamé et fini une année à l'IEP de Toulouse. Pour des raisons que vous pouvez imaginer (déception énorme, impression de régresser blabla), après avoir beaucoup vomi, j'ai eu la brillante idée d'aller chérir une fois de plus Admission Post-bac! Inutile de vous dire que j'ai passé mon année à attendre (et à lire). Jusqu'au jour où mon admission à Henri IV a égayé ma journée (mes vacances?).
Enfin, pour ce qui est de mes goûts : En littérature, je me suis penché sur Céline, un peu moins sur Bloy, Rimbaud, Baudelaire, Anna de Noailles et Rebatet, mais j'ai quelque mal à m'en défaire . Sinon, j'aime beaucoup Pasolini, Visconti, Monicelli, Orson Wells, Audiard, les films français de l'entre-deux-guerres aussi,, style Marcel Carné.
Je viens de me rendre compte que je n'avais ni parlé de mon lycée (DIABLE, comment ai-je pu ne pas parler de mon lycée !) ni de mes langues/options. Je viens donc du lycée Arsonval à Brive, ville de Corrèze (Comment peut-on être corrézien ? ), département du Limousin (en France, pour les non-initiés).
Je compte faire anglais lv1 et arrêter l'espagnol le plus tôt possible (totalement nul). Je ne sais pas si avec 4heures de latin GD et 2heures de géo je peux. En même temps, j'hésite fortement à commencer le grec. Pfiou, quel embarras !

La bise

Ah, que Céline soit cité en premier parmi tes auteurs me fait bien plaisir ! Quels livres as-tu lu ?
Au plaisir, en tout cas, je crois que je beaucoup du forum auront leur curiosité éveillée en voyant que tu as été déçu par un IEP

Tu aimes Céline ?
J'avais entrepris de faire une lecture chronologique. Du coup, j'ai lu le Voyage, Mort à crédit et je me suis éparpillé, ce qui fait que j'ai continué avec Entretiens avec le Professeur Y, un peu de sa correspondance, lu rapidement la trilogie allemande à l'envers, quelques-uns de ses pamphlets (Bagatelle, Mea culpa, A l'agité du bocal) ; et le plus sulfureux : j'ai lu L'Histoire du petit Mouk "!..."

Eh bien ! Je n'en ai pas lu autant, ayant eu peu de temps pour cela après l'avoir découvert grâce à un professeur plus qu'en extase (il a même intégré cette dévotion physiologiquement et je ne vois plus Bardamu/Céline que par son visage et sa carrure). Beaucoup d'interviews, les entretiens également... Nous avions étudié le Voyage, connu pour ne pas être son chef-d'œuvre, mais j'aimerais justement entamer Mort à Crédit cet été. J'ai en réalité été absolument et définitivement emportée par Féerie pour une autre fois II, qui est vraiment un des plus beaux livres de style. Depuis, j'ai son volume de l'Herne en chevet...

En tout cas, les véritables amateurs de Céline, ceux qui dépassent Voyage et Mort, se font rare, je suis ravie d'en croiser un !

C'est intéressant que tu l'aies étudié en cours. A peu près tous les professeurs de français du secondaire avec qui j'ai parlé me disaient grosso modo : "Etudier Céline en cours, même le voyage, c'est vraiment dur, ça poserait beaucoup de problèmes aux parents etc". Je vois qu'il ne sont pas absolument représentatifs. J'ai aussi entendu/vu quelques interviews et je t'avoue qu'un plan me revient souvent : pas celui d'un professeur possédé (malheureusement!), mais celui de Céline qui parle à son perroquet Toto puis qui entre dans son cabinet/bureau plein de feuillets reliés avec des pinces à linge et qu'il se relit... A chaque fois je me dis que le père Destouches avait la prestance d'un "acteur américain".
D'ailleurs, en cherchant sur internet quelques archives, je suis tombé sur un entretien plutôt récent avec sa fille. Je trouve qu'il est, bien qu'assez court, vraiment révélateur.
Faut dire que j'ai eu plus de temps que toi, ayant passé une année avec un emploi du temps, disons, "agréable" .

Tu as donc dû voir la même interview que moi ; elle est assez connue, je crois. Avec Céline qui interrompt le journaliste - offusqué - parce qu'il vaut aller répondre au facteur ou caresser son chien, si j'ai bonne mémoire. C'est un personnage très drôle et très attachant qu'il s'est construit.

Haha ! Je tombe immédiatement dans le piège qu'a explicité Florence un peu plus haut. Eh bien oui, je suis d'un vulgaire et d'un banal... Mais tu nous tends la perche, si j'ose dire ! Il nous faut bien te la poser cette question ! Qu'est-ce qui t'a donc si déplu dans ce bel IEP de Toulouse ? J'ai toujours un peu eu l'impression sur les IEP de Province sont des fac' qui ne disent pas leur nom (après tout elles en partagent même les locaux). Mon vrai mystère, c'est plutôt de déterminer si Paris peut être mis, plus ou moins, dans le même panier (apparences et prestiges mis à part).

Je te souhaite la bienvenue, un peu en retard, si notre beau forum (à finir par le fréquenter tous les jours, j'emploie le possessif... c'est dire comme on peut s'y plaire !).

[confus de couper momentanément votre échange qui, je le concède tout à fait, relève d'une autre sphère que ma curiosité malsaine]

Enchanté cher Perlapin .

La façade déjà : absolument laide . Puis, l'enseignement pittoresque. Il s'agit d'arriver à faire et à ne faire gorgianiquement (adverbe farfelu, certes) qu'illusion (à l'exception de l'histoire, où cela est moins aisé). Cette idée m'est apparue "rigolote" les premiers jours, pas plus. Pour être bref, je crois que mon aversion la plus conséquente à la fin allait au plan "du juriste" (2/2/2, type cause/conséquence ou conditions/effets, par exemple) que l'on nous amène à étendre à maintes matières. Je me suis souvent dit qu'au mieux c'est une école d'attachés de presse, qu'au pire c'est une catastrophe. T'as le droit à un point de vue pas argumenté pour un sou . Effectivement, l'organisation s'apparente à celle d'une fac, une fac où une "sélection" est faite à l'entrée, en somme.
Je confesse ne pas avoir d'opinions (mis à part sur le directeur...) ni de renseignements particuliers sur ScPo Paris. J'ai quelques connaissances là-bas qui s'y plaisent ; toutefois, qui ont un profil particulier, en ce sens qu'ils savaient quoi penser de Sciences-po Paris dès le collège.
Sans doute n'ai-je pas supporté l'iep à cause de l'absence de mise en condition (pas de "vocation" biblique, ni de préparation aux concours ; concours passé pour rigoler avec les copains ; hésitation entre la prépa et l'IEP etc.).
Quand est-ce que vous avez les résultats de Paris ? As-tu réussi le concours ?

Pour Paris les résultats sont le 20, ou le 23, dans ces eaux là. Personnellement non, je ne puis pas prétendre l'avoir réussi ; je n'avais pas révisé la méthodologie depuis bien... 5 mois, et j'ai opté pour l'option maths qui s'est avéré catastrophique pour la très grande majorité des postulants. Pas de motivation, ou peu ; autrement dit, malgré des sujets relativement faciles pour ceux qui l'avaient préparé, je ne pense pas être "dans les clous", même si ma performance approche sans doute le convenable dans certaines matières. Mais l'expérience était, pour reprendre un adjectif qui t'est cher, toute pittoresque ! Rétrospectivement ça n'a pas grande importance, même si je souhaite in fine aller à ScPo (peu de chances...) car je serai retenu sur MTB (ne vois pas d'arrogance dans ma certitude, je n'ai pas l'habitude de vendre la peau du sciences-poïste, mais de simples considérations arithmétiques). En revanche je me vois mal passer l'oral pour démontrer une motivation que je n'ai pas forcément. Enfin pour moi la question est légèrement différente ; j'étais avant tout intéressé par un double cursus.

Oh ! J'ai un très mauvais a priori pour ce genre de plan. Sans doute parce que je n'ai jamais la présence d'esprit d'en composer. Mais j'ai le sentiment que Toulouse ne traîne pas une réputation optimale face à d'autres établissements de province... En tout cas je comprends tout à fait ta position sur la façade, l'a priori esthétique est malheureusement un de mes critères favoris pour me faire une idée sur un établissement... C'est AUSSI pour cela que je suis bien content d'aller à HIV

En tout cas je ne manquerai pas de professer ta bonne parole à mes quelques amis qui s'intéressent de près ou de loin à la solution provinciale...

J'ai également le sentiment, pour avoir longuement hésité (et discuté avec beaucoup d'élèves) que Sciences Po (même Paris) s'organise comme une fac (très sélective, certes), et qu'il faut une réelle motivation pour s'investir à fond dans son travail. L'expérience sociale y est très intéressante (et je pense particulièrment à l'année à l'étranger), mais du point de vue académique, il faut du courage pour approfondir ce que les cours ne font parfois qu'effleurer. Ensuite, les élèves y étaient tout de même ravis et ne regrettaient rien. Il faut prendre sur soi pour s'y mettre (plus qu'en prépa) puisque valider une année ne nécessite pas un travail excessivement exigeant.

Attention aux MTB, on a parfois de grosses surprises, et ce malgré les certitudes, j'en ai amèrement fait les fruits l'an dernier (je ne dis pas ça spécialement pour toi, je ne sais pas du tout combien tu as eu au bac ).

En tous cas, au final, aucun regret pour H4, loin de là !

Oui... C'est sûr que SciencesPo comporte le piège du système fac'... Enfin, si tout se déroule bien, nous aurions peut-être le plaisir de tenter notre chance pour le Master qui semble autrement plus concret et conséquent =) C'est une affaire de goût. Et c'est en cela que c'est le plus difficile ; prépa et SciencesPo ne sont finalement pas vraiment comparables...

Je m'inquiète assez de l'abondance des MTB (même si elles sont un peu moins nombreuses cette année). Mais disons que j'ai eu le maximum dans sept matières dont 2 parmi les quatre prioritairement regardées. Je ne revendique en aucun cas que je les mérite tous, loin de là, mais j'espère juste que malgré les notations assez indulgentes, cela ne se croise pas encore trop souvent...

Je crois que tu pointes l'intérêt final du dilemme : rares sont les configurations qui te font regretter ton choix. Mais il est certain que la prépa H4 m'avait fasciné pour à la fois la grande qualité des enseignants et, d'après témoignage, leur assidue proximité...